vendredi, juin 02, 2006

SHIMIZU MISA



Hésité longtemps entre une guitare et une chemise. Pan coupé ou col italien? J’ai tranché cette semaine pour la Takamine ci-dessus (à gauche mes bottines en python qui fêtent leur 4 ans ce mois-ci). En sortant du magasin le temps était magnifique et je suis allé jouer dans un parc. C’est informel, moins intimidant qu’un concert et ça m’habitue à ne pas avoir peur d’être entendu. Un vieil homme s’est assis 10mn à côté de moi pour jeter du pain aux moineaux.

Aujourd'hui beaucoup de filles avaient des chapeaux aux larges bords ou des ombrelles qui les protègent du soleil.
Le temps file et je m’entoure de revitaliseur total, masque hydratant, mousse nettoyante, gel exfoliant, gel apaisant contour des yeux.
Je reste inquiet. Je me dis que si ma mère a été capable de me faire, elle devrait être capable de me refaire. Je devrais essayer de dormir maintenant.

Imamura Shohei est mort dimanche à 79 ans.
Son cinéma est l’une des choses qui m’ont attiré dans ce pays. Le Japon dont il parlait est celui que je continue à aimer. A cela quelqu’un m’a répondu hier “mais les films ne sont que des films”. Peut-être mais. On voit ici un Japon où les femmes sont plus consistantes que les hommes, où elles les corrigent lorsqu’ils se trompent. Elles ne sont pas plus fortes - on n'est pas dans un rapport de forces - elles sont juste capables de réaction, capables de faire face là où les hommes se laissent plus facilement glisser. Elles sont capables aussi d’être amoureuses quand les hommes ne sont qu’amateurs. Elles n’ont pas peur de la marge, de sortir d'un système qui ne les satisfait pas. Pas complètement fictif je crois. Et c'est encore plus beau ici et ça l'est surtout quand ces femmes s’appellent Misa Shimizu. En deux films et demi (l’Anguille, de l’Eau Tiède sous un Pont Rouge et une apparition dans Kanzo Sensei), j’étais tombé amoureux de cette actrice - jamais revue ensuite - et de ses personnages.