jeudi, mai 25, 2006

J'ECRIS DE LA MAIN DROITE COMME UN GAUCHER

Shinjuku san-chôme. La fille trouvait toujours quelque chose à dire. Non stop. La sonnerie de son mobile était un air que j’avais déjà entendu au combini. De son côté, le barman choisissait toujours un mauvais disque au milieu des bons. à la fin, lorsque que je faisais mine de partir, il essayait de me retenir avec A change is gonna come de Otis Redding, sans doute parce qu’il m’avait vu fermer les yeux là-dessus. Et bien sûr ça marchait, mais juste le temps de la chanson, ou parfois de deux s’il était trop occupé à écouter la fille et laissait filer Otis Blue.
Ensuite je suis tombé sur un bar où on n’écoute que Jackson Browne. Un concept improbable. L’homme au comptoir a une chemise à carreaux et les clients reprennent en choeur. Là, j'ai essayé de calculer le temps passé à faire et défaire des valises, à vider les lieux, à dire au revoir. Puis j'ai pensé aux canifs et aux contrats. Enfin je suis rentré.


Sur mon bureau
consignes de sécurité
à bord et chocolat
Jean-Paul Hévin
air conditionné
dans l’enveloppe l’argent
du loyer que je paierai demain
2 canettes de café
froid + un thé au lait
Françoise Dorleac en fond d’écran.
cendrier plein